7 février – Luiz Magno recroise notre chemin dès le 1er jour. Ce « fils de saint » du Candomblé, qui semble déjà vivre dans l’au-delà, tire les coquillages et parle pour nos orixas en prescrivant des bains revitalisant ; une sorte de docteur de l’âme.

7 février – Le soir, nous avons l’opportunité d’assister à une scéance de Candomblé dans le Terreiro d’une « mère de saint » qui se nomme Mae Cacho (Mère Grappe, c’est écrit sur son trône). Les orixas féminins Iança, Oxosse, Oxum et Iemanja sont à l’honneur. La scéance, rythmée par les tambours, est fascinante.

8 février – Il ne reste plus grand chose de la belle ambiance familiale du petit carnaval de Maragojipe. Des histoires d’insécurité sont évoquées, à tort ou à raison. Je compte 4 types de polices, plus un groupe déguisé en policiers, comme un pied de nez carnavalesque.

10 février – Arrivée à Lençois, au coeur du parc national de la Chapada Diamantina. Plongée immédiate dans les piscines naturelles multicolores qui surplombent le joli village, et le lendemain, dans les baignoires du « Tobggan » où les petits poissons piabas se délectent de nos peaux mortes (le « fish pedicure » coûte t-il toujours une fortune à Paris?!).

12 février – Changement de carnet, le traumatisme de la page blanche… Je dessine sur la barque qui glisse sur le vaste marais de Marimbus. Magali aussi, elle a décidément pris le pli ! Libellules, oiseaux et papillons rivalisant d’esthétique animent les airs paisibles. Il fait chaud, les alligators font la sieste.

12 février – Les extraodinaires piscines naturelles creusées dans l’aremite rose de l’embouchure du rio Roncador apparaissent comme une oasis à la sortie d’un bois dont les moustiques apprécient la touffeur et nous le fruit des jaca.

13 février – Lever à 5h30 pour découvrir au sommet de la rua do Campo, la petite église et le cimetière étonnant de Lençois aux simples tombes en terre ou couvertes de coquillages, où les orixas tiennent une place certaine.

13 février – Impossible de rendre les couleurs des roches et le rouge sombre de l’eau de la rivière découveerte ce matin par Suzane et Didier (ribeirao do meio?). Dessin raté.

14 février – Lençois est magnifique. Je profite du retard du car qui nous ramènera à Cachoiera pour attraper sa lumière matinale et ce pont que l’on traversait pour les batidas de fruta généreuses des vendeurs mis à l’écart de la place principale. Saudade?